C’est à une visite virtuelle de 30 Doradus que nous vous invitions. Cette région de formation stellaire située en dehors de notre galaxie, à environ 170.000 années-lumière, au sein de la nébuleuse de la Tarentule dans le Grand Nuage de Magellan, est une des plus prolixes qu’il nous est donné de voir. La vidéo se compose d’une mosaïque d’images prises par le télescope spatial Hubble. Il s’agit même de la plus vaste qu’il n’est jamais réalisé. Elle a été publiée à l’occasion de son 22e anniversaire dans l’espace.L’ensemble couvre quelque 650 années-lumière et représente une portion importante de cette galaxie naine prise dans la toile du champ gravitationnel de la Voie lactée. Les astronomes ne connaissent pas de région de formation d’étoiles aussi foisonnante et active dans notre Galaxie. Sa distance avec la Terre n’est pas un frein pour les chercheurs qui peuvent disséquer au télescope cet environnement intense et très fécond. Plusieurs familles d’étoiles s’y développent, comprenant des membres très massifs et fougueux, et aussi d’autres, au stade embryonnaire, larvés dans l’immense terreau de gaz et de poussières sombre. Songez que ce morceau du Grand Nuage de Magellan « pèse » plusieurs millions de soleils...Des étoiles parmi les plus massives connuesAu cœur de la grande famille NGC 2070, peuplée d’environ 500.000 étoiles âgées de 2 à 3 millions d’années seulement — ce qui n’est rien comparativement à notre Soleil (âgé de 4,6 milliards d’années, il n’est qu’à la moitié de sa vie) —, on trouve le monstrueux amas R136 où règnent des étoiles de 100 masses solaires. Des titans certes, mais dont l’espérance de vie ne dépasse pas quelques millions d’années.Toutes les étoiles massives présentes sur cette scène n’ont de cesse de façonner le décor en érodant par le rayonnement ultraviolet les parois de ce nuage. Une action à la fois destructrice et créatrice, car elle peut entraîner la formation de nouveaux cocons d’étoiles. Mais au fait, comment expliquer une telle exubérance ? Il est possible que le voisinage de la galaxie naine, le Petit Nuage de Magellan, n’y soit pas étranger.© Nasa