En 2019, le célèbre volcanologue Jacques-Marie Bardintzeff a joué le rôle de guide scientifique lors d’un voyage organisé par « 80 Jours Voyages » au Salvador en compagnie de Sylvain Chermette et Jérôme Terrazzoni qui l’ont filmé et interviewé lors de son périple.Rappelons que le Salvador est le plus petit pays d’Amérique centrale avec une superficie de 21.000 km2. Il est situé au sud du Honduras et du Guatemala, sur l’océan Pacifique, au bord de la célèbre ceinture de feu du Pacifique. Il fait partie de l'arc volcanique d'Amérique centrale, une chaîne de volcans qui s'étend sur 1.500 kilomètres le long de la côte de l'océan Pacifique de l'isthme centraméricain. L’activité volcanique y est le résultat de la subduction des plaques de Cocos et de Nazca sous les plaques caraïbe et de Panama.Il existe une vingtaine de stratovolcans (c’est-à-dire des volcans « stratifiés » car composés de l’accumulation de dépôts successifs, multiples et variés) et de champs volcaniques au Salvador. La vidéo avec Jacques-Marie Bardintzeff en montre plusieurs. Voici quelques idées des commentaires qu’en fait le volcanologue, commentaires en partie repris également des nombreux billets que le chercheur a consacrés au Salvador sur le blog que Futura met à sa disposition depuis plusieurs années : Volcanmania.Des stratovolcans actifs à foisonL’un des premiers volcans présentés est le Santa Ana, localement appelé Ilamatepec. C’est le plus haut volcan du pays avec 2.381 mètres d’altitude. Il s’agit d’un stratovolcan andésitique avec un joli lac acide vert jade dans le cratère sommital. Il est toujours régulièrement actif, sa dernière éruption date de 2005 mais par la suite, il a donné lieu à des coulées boueuses (lahars) importantes en 2006 et 2007. En 1722, un cône adventif, le San Marcelino, a produit une coulée de lave longue de 13 kilomètres.On gravit ensuite les pentes du volcan Izalco. Son cône parfait, haut de 650 mètres, culmine à 1.950 mètres. Né en 1770 sur le flanc sud du Santa Ana, c’est le plus jeune volcan du Salvador. Quelques fumerolles sortent de son sommet occupé par un cratère de 250 mètres de diamètre en grande partie obstrué. Longtemps actif, il fut surnommé « le phare du Pacifique ». Sa dernière éruption date de 1966.Le Chaparrastique quant à lui est un majestueux volcan, appelé aussi San Miguel, avec un large cratère sommital, contenant des terrasses emboîtées, dégazant abondamment. C’est le plus imposant et le plus actif du Salvador : des éruptions (la dernière en mai 2018) se succèdent lors de chacune de ces dernières années, nécessitant même une évacuation en 2013.Une Pompéi d’Amérique centrale et des champs géothermiquesLe San Salvador (1.893 mètres d’altitude) présente une structure complexe, un peu en « poupées russes », témoin de plusieurs phases successives d’édification et d’effondrement. De l’édifice primitif, effondré en une caldeira de six kilomètres de diamètre, il ne reste que deux sommets (Picacho et Jabalí), situés de part et d’autre de l’ensemble. Au centre, trône l’imposant Boquerón.Non loin de la capitale San Salvador se trouve le site archéologique Joya de Cerén, recouvert de téphras (des roches pyroclastiques, les cendres par exemple) vers l’an 600, d’où le surnom de « Pompéi d’Amérique centrale ». Ce site a été classé à l’Unesco en 1993.La production d’énergie électrique via le volcanisme est possible au Salvador comme le montre une visite de la centrale géothermique Berlin. Il s’agit de la plus importante centrale du Salvador, qui produit 14 % de l’électricité de tout le pays (à la deuxième place, la centrale de Ahuachapán en produit 11 %).