L'alcoolémie, c'est-à-dire la concentration du sang en éthanol, augmente rapidement après l'absorption d'alcool car celui-ci traverse facilement la paroi intestinale. Elle commence à baisser après le dernier verre mais, hélas pour les buveurs, bien plus lentement. Il est classiquement admis que l'alcoolémie (mesurée en grammes d'alcool éthylique par litre de sang) diminue de 0,1 g à 0,15 g par heure après avoir avoir atteint un maximum une demi-heure après l'absorption (à jeun) ou une heure (après un repas). Pour estimer son taux d'alcoolémie, c'est donc ce pic qu'il faut prendre comme temps zéro.Ces valeurs sont tirées des mesures d'un chimiste suédois, Erik Widmark, qui a donné son nom à la droite censée décrire la baisse d'alcoolémie au cours du temps. Il faut bien comprendre que cette courbe est théorique et que la réaction du corps à l'éthanol varie d'une personne à l'autre. Elle diffère selon le genre, le poids et l'âge, notamment.La baisse de l'alcoolémie ne suit pas une règle absolueLes femmes sont plus sensibles à l'alcool que les hommes pour plusieurs raisons : entre autres facteurs à cause d'une masse corporelle plus faible, d'une composition plus riche en tissu adipeux et plus pauvre en eau. D'ailleurs, la formule de Widmark, empirique, introduit un « coefficient de diffusion », qui correspond à la teneur du corps en eau. Il est donné pour 0,6 (60 %) pour une femme et 0,7 pour un homme (65 %).Alcool, effets sur la santé : une expertise collective de l'InsermBien sûr, au sein d'un même genre, les valeurs réelles ne sont pas identiques pour tout le monde. L'âge intervient aussi. Les personnes jeunes et âgées sont plus sensibles et la corpulence a tendance à réduire l'alcoolémie. Comme le rappelle la vidéo, toutes les méthodes censées faire baisser plus vite l'alcoolémie sont des illusions. Boire plusieurs verres d'eau, par exemple, aura très peu d'effet car l'éthanol passe vite dans le sang.© Shutterstock