« La biodiversité aujourd’hui, c’est un peu plus de 2 millions d’espèces connues » et une estimation d’au moins 20 millions d’espèces existantes ! Autrement dit, il nous reste 90 % du monde vivant à découvrir. S’il ne disparaît pas avant… D’après l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), plus de 28.000 espèces sont menacées d’extinction parmi les 105.700 qui sont sur sa liste rouge, laquelle évalue les menaces pesants sur la biodiversité.Un humble regard humain sur le mondeComment ce monde est-il dénombré ? Pour l’instant, la biodiversité est représentée par le nombre d’espèces. « C’est pas génial, mais c’est ce qu’on a de mieux aujourd’hui », souligne Gilles Bœuf, chercheur en biologie à l’université Pierre-et-Marie-Curie, et spécialiste des mers et océans. Sur l’arbre phylogénétique, elles sont classées en cinq catégories : bactéries, protistes, champignons, plantes et animaux. Mais la biodiversité est aussi mise en lumière par les interactions entre espèces, souvent bénéfiques pour les différents participants. « Il y a beaucoup plus de symbiose et d’entraide que de compétition » explique le chercheur, également président du Conseil scientifique de l’Agence française pour la Biodiversité. Afin d’accroître notre connaissance du vivant, « il faut vraiment que l'on travaille sur l’ensemble des relations établies » notamment pour avoir une idée plus précise « de sa résistance, de sa résilience ».Sans oublier les relations du vivant avec le minéral ! « Il y avait un minéral, qui est l’eau, et le vivant se construit là-dessus […]. C’est une intime relation » raconte Gilles Bœuf. Le plus surprenant ? : « Les 2/3 [des minéraux] n’existeraient pas sans la vie ! »