La Nasa nous avait habitués aux images satellite de la Terre de nuit, illuminée notamment par les milliards de points lumineux que sont l'éclairage nocturne des zones urbaines. Mais si dans l'animation ci-dessus le planisphère clignote de mille feux, c'est littéralement parce que la planète s'enflamme sous l'assaut des incendies. Au bout de vingt ans d'observation de la Terre depuis l'espace, la Nasa dispose d'une masse de données suffisante pour produire ce timelapse détaillé, qui cartographie mois par mois, saison après saison, le nombre d'incendies brûlant à travers le monde.L'échelle de teinte allant du rouge au blanc traduit bien le nombre de feux de forêts d'origine naturelle ou artificielle repérés par le satellite Terra de la Nasa, et non leur étendue, comme l'explique l'agence spatiale américaine dans un communiqué. La couleur blanche indique jusqu'à trente incendies comptabilisés par jour sur une zone de 1.000 km², tandis que les tons rouges représentent moins d'un feu actif enregistré par jour.Des feux au rythme des saisonsL'animation couvre une période allant de mars 2000 à juin 2019. Elle illustre brillamment quelles sont les régions les plus touchées par les incendies et les périodes de l'année où les départs de feux se multiplient. Ainsi, d'avril à mai, l'agriculture sur brûlis embrase l'Asie, l'Europe et l'Amérique du Nord. À partir de juin, ce sont surtout des causes naturelles (la foudre) qui déclenchent les incendies dans ces régions de l'hémisphère nord, où l'été dessèche alors les zones forestières. L'arrivée de la saison sèche en août, et ce jusqu'à octobre, réveille la flamme du défrichage par le feu en Amérique du Sud et en Asie. Si cette année, les ravages subis par la forêt amazonienne ont suscité un émoi particulièrement vif à l'échelle internationale, avec plus de 73.000 départs de feux observés depuis le début de l'année, le continent africain reste le plus concerné par les incendies. Selon la Nasa, 70 % des 10.000 incendies observés en moyenne chaque jour durant le mois d'août par les satellites Terra et Aqua se déclenchent en Afrique.Contrairement à l'intuition, les données figurant dans cette animation, qui proviennent du spectroradiomètre MODIS embarqué sur le satellite Terra, montrent qu'entre 2003 et 2019 la surface totale des terres parties en fumée a diminué. Une tendance que la Nasa attribue à la la conversion des savanes et des prairies sauvages en pâturages et à l'usage croissant d'engins agricoles, venant remplacer la culture sur brûlis.© Terra/Nasa