Imaginons. Nous sommes en 2050 : la planète abrite 9,8 milliards d’humains. Et cela n'a pas d'impact délétère sur la biodiversité puisque l'étalement urbain a cessé. En effet, principal responsable de l'artificialisation des sols (hors terres agricoles), l'habitat s'est adapté pour ne plus abîmer les écosystèmes. En 2019, il causait l'artificialisation de 16.000 à 60.000 hectares par an selon les méthodes de calcul, d’après France Stratégie. Mais, en 2050, les villes grandissent en hauteur plutôt qu'en largeur, ce qui permet de préserver davantage de zones naturelles.Pourtant, l’IPBES (plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques) avait prédit une diminution drastique des surfaces terrestres exemptes d'activités humaines. En 2019, si elles ne représentaient que 25 % de la totalité des surfaces, l'IPBES avait tablé sur une réduction à 10 % d'ici 2050. Mais, grâce à des mesures ambitieuses restreignant l'urbanisation galopante, l'avenir en a été autrement.Trente ans pour bâtir autrementCela est notamment dû à deux mesures phares : la fin des logements individuels et la construction d'habitats modulaires. Dès lors, les populations se sont tournées vers des habitations partagées où la chaleur humaine réchauffait les cœurs. Cela a permis d'octroyer des espaces supplémentaires à la faune et la flore sauvages, tout en répondant aux besoins de liens humains. Et, avantage non négligeable, cela a conduit à des économies pour chaque foyer. En effet, les logements partagés sont conçus avec des espaces communs : laverie, infirmerie, voire cuisine et salle à manger.Par ailleurs, pour que les familles puissent continuer de vivre au sein de leur habitation, sans devoir déménager à chaque changement de situation (arrivée et départ d'enfants, vieillissement, séparation...), celle-ci est devenue modulaire. Dans la plupart des cas, les murs sont amovibles et circulants, afin que la configuration des pièces ne soit pas figée dans le temps. Et le terme « maison de famille » prend tout son sens.