Après avoir décrit plusieurs espèces animales et végétales, toutes plus incroyables les unes que les autres, Gilles Boeuf, président du conseil scientifique de l’Agence française pour la biodiversité, conclut : « Il faut tuer l’arrogance, il faut tuer la cupidité. »Ces deux vices sont-ils la cause du déclin de la biodiversité ? L’arrogance est, d’après le Larousse, une attitude qui se manifeste par des manières hautaines. Tandis que la cupidité consiste en un désir immodéré pour l’argent et les richesses. Les pêchés capitaux en chiffresPlus factuellement, la cupidité s’illustre par l’empreinte écologique d’un pays. Celle-ci calcule le nombre d’hectares dont un habitant a besoin pour répondre à sa consommation. En 2016, l’empreinte écologique d’un humain s’établissait à 2,75 hag/hab (hectares globaux par habitant), alors que la biocapacité mondiale se situe à 1,63 hag/hab. Cela signifie que chaque individu consomme plus que ce que la surface de la Terre peut offrir. Ainsi, l’humanité utilise chaque année les ressources d’1,75 planète d’après le Global Footprint Network. Sachant que les ressources de la Terre sont calculées comme étant la quantité de ressources qui peuvent se renouveler en un an. Autrement dit, l’humanité exploite davantage de ressources que ce que son habitat a le temps de renouveler avant qu’elle l’exploite à nouveau.Évidemment, cela est une moyenne. Les pays développés écrasent cette moyenne, avec un record de 15,82 hag/hab pour le Luxembourg, tandis que les pays en développement sont bien en dessous, avec un record de la moindre consommation pour l’Érythrée : 0,49 hag/hab. Chaque personne peut tester sa propre empreinte écologique grâce à l’outil mis au point par le Global Footprint Network.Par ailleurs, l’arrogance humaine se manifeste dans le piétinement des lois physiques de l’écosystème. Croire qu’il peut être viable de consommer plus que ce que la planète a à offrir relève d’une erreur mathématique. 2 + 2 = 4. Et si notre cupidité aimerait croire que c’est égal à cinq, puis à six, puis à neuf, parce qu’elle souhaite consommer de plus en plus…, il n’en reste pas moins que c’est égal à quatre. Et ça ne changera pas, les climatologues tentent de le rappeler à longueur d’études et de rapports.