Imaginez l’immensité du hall d’assemblage nécessaire à construire un lanceur mesurant pas moins de 110 mètres de haut — pour comparaison, notre Ariane 5 ne dépasse guère les 55 mètres. C’est ici que commence l’histoire de Saturn V, cet incroyable lanceur qui a permis aux astronautes de la Nasa d’aller marcher sur la Lune. Elle se poursuit sur le pas de tir où le lanceur est testé, jour et nuit. Jusqu’à ce que le centre de contrôle lance le compte à rebours.Lorsque les cinq moteurs du premier étage sont allumés, prêts à produire près de 3.500 tonnes de poussée — pour comparaison toujours, la poussée maximale d’Ariane 5 est de 1.300 tonnes —, les choses s’emballent. Et les presque 3.000 tonnes de l’engin se mettent en branle.Un monstre de précision pour le lancement des missions ApolloUne fois dans les airs, Saturn V consomme du kérosène à une vitesse folle. Une vitesse qui lui permettrait de vider les réservoirs de 15 DC-8 en seulement une minute. Durant le vol, l’ordinateur de bord est amené à opérer des centaines de millions de calculs pour maintenir le lanceur sur la bonne trajectoire. Puis les réservoirs sont vidangés et les moteurs éteints.Et bientôt auront lieu la séparation et la mise à feu du deuxième étage. Celui-ci carbure à l’hydrogène liquide. Une fois le lanceur en dehors du champ des caméras, c’est le deuxième étage qui sera largué dans les airs. Le troisième étage se chargera de mettre la charge utile sur orbite. Quelques heures plus tard, les moteurs de ce troisième étage redémarreront pour propulser la charge vers la Lune.© Nasa’s Marshall Space Flight Center