« 40 % de tous les rendements financiers actuels sont basés sur le vivant » assène Gilles Bœuf, président du Conseil scientifique de l’Agence française pour la biodiversité. Les bases sont posées. Si la biodiversité s’écroule, l’économie suivra. Avec toutes les conséquences dramatiques que l’on peut imaginer. Or, d’après le rapport de l’Ipbes sur l’état de la biodiversité dans le monde, celle-ci continue son déclin. Notamment, plus de 500.000 espèces terrestres ont un habitat trop dégradé pour survivre à long terme. Les espèces dépendantes de l’océan sont particulièrement vulnérables, avec plus d’un tiers des mammifères marins menacés d’extinction, tout comme 40 % des oiseaux et 40 % des amphibiens.Biomimétisme : innover en s’inspirant de l’ancestralCes données poussent Gilles Bœuf à se montrer intransigeant avec notre modèle économique : « L’économie actuelle, qui consiste à faire du profit en très peu de temps en détruisant la nature, y compris le vivant, ou en le surexploitant, c’est stupide. »On ne peut qu’acquiescer. « Inventons une économie différente », demande-t-il. Et pour cela, pourquoi ne pas s’inspirer de ce que l’on peut observer ? « Quelle est la plus belle entreprise du monde, qui a toujours innové depuis qu’elle est là ? La vie ! ». Apparue il y a environ quatre milliards d’années, elle a su s’adapter à toutes les situations (sauf au désert de Dallol), évoluer et se diversifier jusqu’à atteindre une biodiversité phénoménale. On estime le nombre d’espèces entre 3 et 100 millions. Dont une partie que l’on n’aura pas le temps de découvrir avant qu’elle s’éteigne.Ainsi, une réponse à notre nécessité d’évoluer peut se trouver dans le biomimétisme. Celui-ci consiste à innover en s’inspirant du vivant. Par exemple, des bâtiments sont construits en s’inspirant des… termitières. Surprenant au premier abord, cela permet tout de même de concevoir des bâtiments quasiment neutres en énergie !