Les missions Apollo de la Nasa ont aluni sur six sites de la Lune entre 1969 et 1972, tous situés à proximité de l’équateur lunaire et sur la face visible depuis la Terre. Pour les raisons que l’on sait, l’explosion d'un des réservoirs d’oxygène, Apollo 13, qui devait se poser dans Fra Mauro, sera contraint d’abandonner sa mission lunaire et de retourner sur Terre. C'est Apollo 14, qui devait atterrir sur le site volcanique de Littrow, qui se posera sur Fra Mauro.Les sites d’alunissage de ces missions n’ont évidemment pas été choisis au hasard. À l’époque, les seules données précises dont la Nasa disposait provenaient des sondes Lunar Orbiter. Le choix se faisait sur la base d’un compromis entre des critères bien précis à respecter et des contraintes de logistique et de navigation très fortes.Pour chaque mission, la Nasa sélectionnait deux sites d'alunissage. Un principal et un, en réserve, en cas de report de lancement. Pour choisir un site, la Nasa devait notamment tenir compte de la position du Soleil, dont le jeu des ombres permettait de mieux reconnaître la topographie du sol. Elle devait également tracer la route du module en tenant en compte la quantité de carburant à bord des véhicules Apollo. Enfin, chaque site devait être le plus plat possible afin de réduire les manoeuvres en trajectoire de descente.Au fil des missions, de plus en plus de temps pour marcher et gambader sur la LuneAprès Apollo 11 et Apollo 12, la Nasa décide de viser des sites d’atterrissage éloignés de l’équateur, ce qui nécessite d’emporter plus de carburant en raison des trajectoires plus longues. Si les critères sont toujours aussi contraignants pour le choix des sites, la Nasa doit aussi trouver un bon compromis entre les impératifs de sécurité qui imposent une zone peu accidentée et l’intérêt scientifique du site. L’éternel débat entre les règles de sécurité des ingénieurs qui restreignent forcément les ambitions des chercheurs qui, eux, souhaitent un retour scientifique aussi performant que possible.À l’époque d’Apollo, le site rêvé par les géologues est le cratère Tycho au bas de l'hémisphère sud, mais dont le besoin en carburant était trop important pour tenter une telle cible.D’Apollo 11 à Apollo 17, le temps que les astronautes pouvaient rester sur la Lune augmentait avec chaque mission comme les distances parcourues lors des sorties extra-véhiculaires (EVA) des deux astronautes de chaque mission. Ainsi, si Neil Armstrong et Buzz Aldrin gambaderont 2 heures et 31 minutes sur la Lune, Eugene Cernan et Harrison H. Schmitt (Apollo 17) réaliseront trois EVA d'une durée totale de 22 heures et 4 minutes. Apollo 11Site d’alunissage : la Mer de la Tranquillité ;EVA : 2 heures et 31 minutes ;21,7 kg d'échantillons de roches lunaires rapportés sur Terre.Apollo 12Site d’alunissage : l’Océan des tempêtes ;EVA : deux sorties totalisant 7,7 heures (3,9 + 3,8) ;34,4 kg d'échantillons de roches lunaires rapportés sur Terre.Apollo 14Site d’alunissage : Fra Mauro ;EVA : deux sorties totalisant 9,2 heures (4,7 + 4,5) ;43 kg d'échantillons de roches lunaires rapportés sur Terre.Apollo 15Site d’alunissage : le cratère Béla ;EVA : trois sorties totalisant 19 heures 8 minutes ;77 kg d'échantillons de roches lunaires rapportés sur Terre.Apollo 16Site d’alunissage : le cratère Descartes ;3 EVA d'une durée totale de 20 heures et 41 minutes ;95,8 kg d'échantillons de roches lunaires rapportés sur Terre.Apollo 17Site d’alunissage : Taurus-Littrow ;3 EVA d'une durée totale de 22 heures 4 minutes ;110 kg d'échantillons de roches lunaires rapportés sur Terre.